Cinq ans plus tard, je me retrouvais attablé dans un restaurant. J'attends docilement mon frère qui n'avait pas arrêter de me harceler pour qu'on se fasse un restaurant, pour discuter etc. J'avais repousser ses appels et ses messages, mais je n'avais pas pu y échapper durant le dernier repas de famille. Je regardais ma montre, alors qu'une main s'abattait sur mon épaule. Je sursautais légèrement avant de lever les yeux vers l'auteur de ce trouble. Wallace, j'aurais dû m'en douter. Je me levais alors.  « Salut 'Stair, comment ça va ? », dit-il, tendu.  « Bien et toi ? », répondis-je en lui serrant la main. Il hocha la tête en signe positif, un vague sourire aux lèvres. Nous passâmes un long moment, à parler. Pour une fois, Wallace s'est révélé bavard. Il avait voulu savoir ce que je devenais, si mon travail d'ébéniste me plaisait, si j'avais des commandes et tout le toutim. J'ai trouvé cela bizarre, et j'avais raison. Derrière cette sollicitude, se cachait en réalité une mauvaise nouvelle. Et le mot 'mauvais' est bien sûr, un euphémisme.  « Qu'est-ce-qui se passe Wallace, t'est tendu depuis le début du repas ! », dis-je d'un ton narquois. Il eût un rire faible avant de passer sa main dans ses cheveux.  « 'Stair, je … j'ai un truc important à te dire. », commença t-il. J'arquais un sourcil, mi-inquiet, mi-impatient.  « Vas-y, crache le morceau ! », m'impatientais-je. Il se racla la gorge et enchaîna.  « Sacha et moi, allons nous marier dans trois mois. Je lui ai demander sa main, elle a dit oui. », déclara t-il. Bam, gros coup dans la figure, vide dans ma poitrine. J'aurais dû m'en douter, bien que j'ai souvent souhaiter qu'ils se séparent. J'essaie alors de retrouver une figure normale, une fois l'étonnement, la stupeur et le vide passé.  « Félicitation frangin ! T'a quand même mis du temps à te décider ! », lançais-je en espérant masquer ma peine. Il fit semblant de ne rien voir, ou alors il n'a rien vu, trop fou de joie que je 'l'approuve'. C'est à partir de ce moment, que les jours sombres de mon existence ont commencés.  « Moi aussi, j'ai une nouvelle. Je pars, je quittes le pays. Je vais en Australie. Mais ne dis rien à personne, je ne voudrais pas gâcher ton mariage ! », déclarais-je. Coup de tête, impulsivité. Bref, j'ai décidé de laisser à mon frère un minimum de bonheur aux côtés de sa future femme, moi qui ai souvent tout gâcher. Du coup, Wallace a attendu jusqu'au jour du mariage pour tout balancer, cependant mes valises était déjà prête. Je partais tard dans la nuit, histoire de passer en coup de vent au mariage et laisser tout ce beau monde derrière moi. Ce n'était pas sans compter sur la 'persévérance' de Sacha. « Alors comme cela, tu pars. Wallace me l'a dit. Je parie que tu comptais partir sans me dire au revoir. », dit-elle en me rejoignant alors que je fumais. J'eus un rire. Bien sûr, que j'avais compter partir sans lui dire au revoir. Elle croyait quoi, que je viendrais me ridiculiser en venant faire mes adieux ? Dans ses rêves. Elle s'empara de ma cigarette et en tira une bouffée … avant de s'étouffer avec. Crachant ses poumons, je la regardais d'un air narquois avant de reprendre mon bien. « Une gamine qui veut faire la grande maintenant qu'elle est mariée. Tu as rien d'autre en stock pour m'impressionner ? », me moquais-je. Autant frapper un grand coup, avant de partir. « Je ne vois pas de quoi tu parles Alistair. Je n'ai jamais cherché à t'impressionner, tu te fais des idées. », dit-elle, jouant l'innocente. Je bouillonnais de l'intérieur. Elle était aussi claire que de l'eau de roche. « Ah ouais ? Et alors ça voulait dire quoi ça ? Le fait que tu veuilles fumer ? Ne nie pas Piper, tu es mariée au mauvais Whitemore. Tu n'aimes pas Wallace comme tu devrais l'aimer. Tu aurais préféré que ce soit moi.», explosais-je. C'était égoïste mais je ne tenais plus. « Tu ne trouve rien à dire. J'ai raison alors. », assénais-je. Elle répliqua vivement, s'enfonçant encore plus dans son mensonge. Elle ne pouvait pas le cacher. Pas à moi. « Alistair, ne prend pas tes rêves pour des réalités. J'aime Wallace et je suis marié au bon Whitemore car contrairement à toi, lui ne me fera pas souffrir...». J'eus un sourire, je m'approchais alors d'elle, et me stoppais à quelques centimètres de ses lèvres. Des lèvres que j'avais terriblement envie d'embrasser, et je m'exhortais de ne pas le faire. Ma raison s'y opposais. « Je pars Gamine. Justement pour ça, pour ne pas à avoir à céder à la tentation. Tu es mariée à mon jumeau, et même si je ne l'apprécie pas forcément, il reste mon frère et je ne peux pas faire ça à un membre de ma famille. ». Déclaration d'amour hors norme mais c'était le mieux que je puisse faire. Je l'embrassais sur le front avant de m'enfuir dans la nuit.