NOM & PRENOM(S) : Preston, Amber Hope Fearne. SURNOM(S) : Hope. ÂGE : 24 ans. DATE ET LIEU DE NAISSANCE : 4 Novembre 1987, Brighton - Angleterre ORIGINE : Anglaise. ETUDES OU PROFESSION : Peintre/Assistante dans un magasin de fleurs. SITUATION : célibataire. GROUPE : I take care of myself. AVATAR : megan fox.

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Amis du jour, Bonjour. Amis du soir, Bonsoir. Amis du sexe, Durex. Je me présente, je m'appelle A. mais on me connait plutôt sous le nom de bwb. Je suis âgée de 18 ans et je viens de France. J'ai un emploi du temps très mitigé et je pourrais me connecter environ 5 jours sur sept. J'ai trouvé votre forum grâce à baaz' et je le trouve très beau, c'est du super boulot. Mon personnage est un scénario d'Alekseï E. Lipovsky. J'ai lu le règlement en entier et pour le prouver : OK BY ANGIE. En m'inscrivant ici, je m'engage à être respectueux(se) envers les autres membres, à respecter le règlement et à être un minimum actif(ve). Pour finir, l'icone est par PRETTY YOUNG THINGS.

Les lumières éclatent, chaque dixième de seconde, puis c'est l'obscurité totale. Ça recommence, de manière frénétique. Les visages qui s'éclairent d'une lueur rouge puis qui disparaissent, réapparaissent, comme lorsque l'on cligne des yeux très rapidement. Tout tressaute et elle a l'impression d'être dans un jeu vidéo en train de planter. Les corps se caressent et se se percutent dans un rythme effréné, et elle se sent exclue du mouvement. Comme un poisson qui nage à contre-courant. Elle passe ses mains dans ses cheveux d'un noir de jais, comme dessinés à l'encre sur sa peau de porcelaine, et elle pousse la porte des toilettes. La lumière des néons lèchent son visage et elle a une irrépressible envie de pleurer. C'est dramatique comme l'on naît seul dans la vie, comme l'on meurt seul. Son reflet lui renvoie une image cadavérique, mais néanmoins baisable. Son corps est superbe, son visage magnifique. Seuls ses yeux sont comme éteints. Son teint est grisâtre, et elle tremble. Le contour de ses ongles commence à noircir. Pourtant elle dilue du special K dans son martini et l'avale d'une traite. Elle ne culpabilise pas, n'a l'impression de rien gâcher. Elle a conclue depuis longtemps qu'il n'y a pas d'espoir. Cruelle ironie. C'est vraiment con de s'appeler Hope et d'être une pute droguée.


Le métro est froid, et vide, et gris, et plein d'autres chose. Dans ces temps de folie et de solitude, elle ne sais plus à quoi se raccrocher. C'est si triste de l'aimer. Si stupide. Est-ce même de l'amour ? Ou alors c'est cette souffrance qu'elle adule. Une pulsion punitive. Cherche-t-elle à payer ses erreurs. Est-ce une manière d'expier ses fautes ? Lui ne l'aime pas. Il joue avec elle, c'est certain. Elle n'est pas stupide, elle le sait. Alors pourquoi continue-telle ? Toutes les questions chahutent, s’entrechoquent dans son crâne mis à mal. Ses tempes jouent du tambour et sa migraine lui tire des soupirs de douleur. Elle ne se laissera pas aller aux larmes. Elle n'en a pas la force. Et puis elle n'en a sans doute plus aucune à verser. Il ne lui reste rien d'autre que de la fatigue, cette fatigue immense et conquérante, qui gagne chacun de ses membres et chacune de ses pensées. Elle a l'impression de ne plus pouvoir sentir. Aucune émotion. Son corps est froid et trop maigre. Elle plane encore un peu mais n'a plus de coke, plus d'ecsta. Rien. Elle sait qu'elle va devoir aller le voir. Ce n'est pas une obligation technique, puisqu'elle pourrait s'adresser à un autre dealer. C'est une obligation primale. Instinctive. C'est comme écrit dans sa chair, gravé dans ses os, ça coule dans son sang comme un sinistre murmure. Lui. Seulement Lui. Qui la consume entièrement. La plus puissante et nocive des drogues. Elle doute de pouvoir jamais s'en sortir. Elle doute de pouvoir y survivre.


Ça y est. Son appartement est là. Derrière la porte. Elle approche son visage du bois, ses doigts ternes du métal glacé de la poignée. Elle cherche une chaleur un instant, une vibration peut-être. Elle cherche à entendre un souffle, une main. Leurs corps qui communiqueraient à travers le bois. Comme dans ce film. Elle ne se souvient plus du titre, ne cherche même pas à le retrouver. Elle se souvient avoir juste pleuré sans raison toute la séance. Ses lèvres charnues se pincent, s'arquent en une délicieuse moue, et elle l'imagine. Dans son fauteuil sans doute. En train de lire son journal. Dans son lit, peut-être qu'il fait la sieste. Ou sous la douche, son corps nu léché par la caresse de l'eau. Elle sent une douce fièvre la gagner à cette idée, et réprime un gloussement adolescent. Comme elle a hâte de souffrir. Parce-que c'est bien là la dynamique de leurs rapports. Comme un daim prit dans les phares d'une voiture, elle est une cible mouvante. Elle le voit fondre sur elle, tel une ombre de mauvaise augure, mais ne peut se résoudre à fuir. Elle est la plus docile des proies, et elle ne peut nier cette envie qu'elle a qu'il la brise. C'est comme aimer à l'envers. Elle a toujours tout fait à l'envers. Parfois elle se demande ce qui l'a rendu aussi sournois, ce qu'il a enduré. Et elle se dit qu'elle a souffert elle aussi. Pourrait-elle changer les choses ? Lui dire « mon papa m'a fait ci, mon papa m'a fait ça, tu peux me prendre en pitié maintenant ? ». Mais ça ne servirait à rien, vraiment. Elle hait l’amour, elle hait que l'on prenne soin d'elle. Ça la met mal à l'aise. Alors comme elle est en manque et qu'elle se sent seule, elle frappe un coup, puis deux, retient sa respiration et se lance.


Quelque chose qui ne tourne pas rond, c'est ça ? Elle voit déjà les mots qui apparaîtront sur sa bouche. Et il aura raison. Évidemment, tout ce qu'il va lui dire, ou tout ce qu'il va garder pour lui, elle le sait déjà. Quelque chose qui ne tourne pas rond. Un traumatisme. Elle est pas bien, folle. La drogue à douze ans, pour échapper à son père, violent et sale, et à sa mère. Sa pauvre alcoolique de mère. Elle se dit juste une seconde qu'elle aurait dut chercher à être son exacte opposée. Et elle a finit par être son exacte réplique. C'est minable. Comme elle a honte. Elle pose une dernière rose dans le vase, délicatement. C'est bien l'une des seules choses qu'elle fasse délicatement. Ça et la peinture. Et les baisers. Ses baisers sont ceux d'une vierge. On le lui a déjà dit. Elle ne souvient plus de qui, ni de quand. Il y en a eu tellement. Tant de visages et tant de bras. Des milliers de bras pour sa pauvre carrure chancelante. Qui l'étreignent mais jamais ne la retiennent. Déjà elle revoit Brighton. Elle se souvient de la mer, et de l'odeur du sel sur les galets froids. Les mains baladeuses de son minable de père. La solitude. Seule et livrée à la folie de ses géniteurs, trop jeune. Puis son adolescence, faite de fugues, de bad trips et de baises hystériques reliées entre eux par des liens qu'elle ne saurait expliquer. Puis ses dix-huit ans. La liberté. Encore plus de solitude. Plus de limites aucune que le ciel. Et toute la vie pour pleurer. Elle s'est dit que c'était sans doute le problème. La solitude. Que si on lui tendait la main tout irait mieux. Il ne tient qu'à elle d'être heureuse. Alors pourquoi n'y parvient-elle pas ? Pourquoi, dans chacune des villes où elle a vécu depuis Brighton, n'a-t-elle pas réussi ? Ils disent que la misère est un papillon, mais la tristesse est un mal enraciné dans le cœur. Un mal qui se meut au grès de nos voyages. Les clochette retentissent et elle lève les yeux vers la porte du magasin. Aleksei. Elle a murmuré son nom en même temps qu'elle l'a pensé. Elle a laissé siffler le S entre ses incisives et caressé les voyelles du bout de la langue, l'a laissée claquer sur le K. Comme elle peut chérir ce nom. Il a l'air terriblement neutre, ses traits splendides sont froids. Mais ses yeux la transpercent et elle sait qu'il va attendre que sa patronne entre dans la pièce pour lui adresser la parole. Il veut l'humilier, la mettre mal à l'aise. Lui laisser savoir qu'il lui suffirait d'un mot sur leurs activités communes pour la faire renvoyer. Alors elle dit, l'air ennuyé et perdu « Tu veux des fleurs ? ». Il croise les bras « Je ne sais pas. Vous avez des roses noires ? ». Elle opine de la tête et va s'en munir. Elle les rapporte et lui parle de la texture, et de la couleur, et de l'entretient... Elle se demande fugacement s'il sait qu'elle peint. S'il sait qu'elle a des passions. S'il sait qu'elle est une personne, pas un jouet. Mais elle sait qu'il s'en fout. Et elle sait qu'il a raison. Alors elle lui demande le nombre exact de roses, les glisse dans un film plastique et noue un ruban autour, pour les lui tendre. Leurs mains se rencontrent et le contact de sa peau faillit de lui arracher un cri. Elle a mal et elle a envie qu'il lui fasse l'amour. Mais déjà il a tourné les talons, et déjà elle baisse les yeux. Minable petite chose.